schausette's reviews
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Wow. Juste... wow. Nous sommes le 1er janvier 2018 et je me prends déjà une claque monumentale dans la figure. J'ai ajouté La Saga de Grimr dans ma wish list suite à un article de Télérama qui parlait de la "bédéthèque idéale de 2017", un peu au hasard je l'avoue, en grande partie après avoir vu qu'il était disponible à la bibliothèque. Je me suis lancée dedans en ne connaissant que très peu l’histoire, et je crois que j'ai bien fait.

La Saga de Grimr raconte l'histoire d'un orphelin islandais, Grimr donc, qui est recueilli, grâce à sa force phénoménale, par un vieux voleur. Ce dernier, qui a de nombreux ennuis avec les villageois à cause de ses vols répétés, voit en l'enfant la possibilité d'avoir un garde du corps. Je ne vous dévoile qu'une toute petite partie du livre pour ne pas spoiler cette jolie histoire, mais globalement la BD se concentre sur le vagabondage du jeune homme au fil des années, et sur ses rencontres.

Les dessins m'ont laissé un peu mitigée. Toutes les planches qui concernent les paysages sont splendides, avec de l'aquarelle, des camaïeux de couleur très doux qui propulsent immédiatement parmi les moutons, sous la pluie, dans les plaines islandaises battues par le vent. Sous le pinceau de Moreau, l'Islande se fait tour à tour douce et hospitalière, quoi que toujours un peu sèche, et déchaînée. Un magnifique travail qui ne touche cependant pas tous les personnages, à commencer par Grimr, dont l'aspect ne m'a pas vraiment convaincue. Cependant, l'histoire m'a tellement touchée que j'ai réussi à passer outre les dessins.

La Saga de Grimr est une jolie histoire pleine de poésie, aussi pertinente dans la forme que dans le fond, qui parle des relations humaines, du deuil, d'amour. C'est beau, c'est touchant, c'est humain. Je vous conseille cette BD à 1000%.

À lire si :
- vous aimez les livres qui parlent de livres (il est question d'un poète qui cherche à écrire la prochaine grande saga islandaise, et qui cherche de l'inspiration dans l'histoire de Grimr)
- vous aimez les histoires avec un personnage principal qui se cherche, les histoires de quêtes, les histoires d'apprentissage et le folklore, les légendes.
- vous appréciez les paysages pluvieux et rocailleux de type Islande ou Écosse

Rosalie est une petite fille comme les autres. Rosalie a presque deux ans, elle aime Totoro et Ponyo sur la falaise, la peinture à l'eau, la lune et faire du vélo assise sur le siège arrière de son papa. Rosalie rigole souvent, prononce approximativement la plupart des mots et ramasse des glands par terre. Et puis un jour de novembre, Rosalie meurt. Subitement, dans son sommeil. Un peu avant ses deux ans.

"Comment vit-on quand on perd un enfant ?" se demande Tom Hart à travers ce livre. Car Rosalie, c'était sa fille, sa "puce", son "lapin" comme il l'appelait tout le temps. Rosalie Lightning est un très beau récit autobiographique écrit et dessiné par un papa - à juste titre - effondré et perdu. Avec sa femme, ils décident de partir un temps loin de la maison où Rosalie les attend à chaque recoin. Ils font des rencontres, se posent chez des amis, errent sans but réel, ramassent des glands, dessinent, écrivent, pleurent beaucoup, se reposent peu. Ils cherchent des réponses, sondent les vies de connaissances elles aussi endeuillées par la perte d'un enfant pour tenter de comprendre : comment faire son deuil ? Quand vient l'acceptation ? Arrive-elle seulement un jour ?

Rosalie Lightning est un livre qui prend aux tripes et qui ne laisse pas indifférent. Impossible de ne pas compatir, et difficile de ne pas lâcher de larmes face à la tristesse de ces parents pour qui plus rien n'a d'importance. C'est un livre dur, un vrai crève-coeur, une lecture à escalader pour arriver au bout. C'est une petite tornade émotionnelle qui donne envie de crier face à l'injustice de la situation, et que je vous recommande fortement, parce que c'est touchant et surtout parce que c'est terriblement humain.

Une magnifique BD qui se concentre sur la vraie histoire de celle que nous connaissons - grâce à Disney - sous le nom de Pocahontas (de son véritable nom Matoaka).

Comme toujours avec Loïc Locatelli, les planches et le trait sont sublimes (mention spéciale à la couverture pleine de dynamisme), les dessins sont spontanés et pleins de vie, c'est rythmé et fluide. Contrairement à son autre BD, Perséphone, aux couleurs foisonnantes, Locatelli travaille ses planches en trois couleurs : le blanc du papier, le noir du crayon, et l'ocre, pour un rendu très graphique et qui n'enlève rien à la beauté du trait. La BD est scindée en trois parties, correspondant aux trois noms et aux trois "vies" de cette jeune fille pleine de fougue et de rage, dont on suit le destin avec grand intérêt et une touche d'appréhension.

Comme c'est une biographie, j'aurais cependant apprécié quelques précisions historiques sur la vraie Matoaka et sur le contexte de l'époque, par exemple en fin d'ouvrage. J'ai trouvé également que certaines périodes étaient survolées et manquaient un peu de profondeur. À réserver donc aux personnes n'étant pas familières avec l'histoire originale, et qui voudraient avoir une première approche du personnage.

À lire si :
- vous aimez les biographies BD
- les héroïnes qui ont pas le temps pour les mecs et qui savent se débrouiller toutes seules merci, c'est votre truc
- vous avez envie de creuser plus loin que l'histoire de Disney
- vous êtes sensibles au trait de Loic Locatelli

De très beaux dessins et un découpage fluide qui donne envie de tourner les pages. Les histoires sont tour à tour effrayantes, absurdes et poétiques. Je reste tout de même un peu sur ma faim par rapport à certaines qui me semblent tout juste esquissées. Je me doute que l'auteur a voulu laisser libre court à notre imagination mais j'aurais bien aimé des histoires un peu plus longues. Cela reste quand même une chouette lecture 😊