Sylvain Tesson prend la route des chemins noirs. Loin des bouffées étouffantes des pots d’échappement, il s’aventure non pas sans peine, sans douleur et courage à travers un asile serein, sculpté par les monts et les vallées. Ses pieds trainent, ses jambes pèsent et se cognent, sans cesse, à la porte de son esprit assoiffé. Fuir est sa raison d’être, sans pouvoir courir, il marche - mais ce jamais à reculons, tel l’Helix, à travers la diagonale du vide. Un trou vacant où lui seul souhaite s’engouffrer avec allégresse. Ce dernier saut l’entraine jusqu’au plus hauts sommets. Deux bâtons à la main, contre une terre qui le soutient, contre un sol mouvant prêt à se jouer de ses jambes balbutiantes, devenues à la fois ressource et fardeau. De temps à autre, elles parviennent étonnamment à se dédoubler sous la forme d’une compagnie fidèle, pour mieux en apprécier les instants où elles se retrouvent, nez à nez.