Après toutes ces années, Joe Goldberg a tout de même un peu perdu de sa superbe. S'il reste aussi bête et drôle dans son idiotie de mâle toxic, l'autrice a du mal à se défaire de lui ou du moins à lui faire vivre des aventures aussi intenses et folles que dans ses premiers tomes puisque en faite ... Joe évolue. Et forcément, si on veut éviter de tourner en rond, on se retrouve vite piéger avec son propre personnage et c'est pour ça que c'est aussi difficile d'écrire des livres avec des anti-héros. 

L'écriture et le rythme du roman s'en ressente, avec une vague impression de lac calme, sans réel moment de climax ou de surprise. Parfois, le personnage (par l'écriture) a des moments d'éclats, et on se rappelle pourquoi on adore suivre les folles péripéties de Joe, mais finalement, je pense qu'il est temps de s'arrêter là. 

C'est d'autant plus difficile, que Joe se retrouve confronter à des personnages féminins de plus en plus étranges, aussi bien dans leurs réactions que dans leurs caractères, ce qui nous trouble d'autant plus en tant que lecteur : pourquoi vouloir toujours se foutre dans un bourbier sans nom ? 

Le roman reste dans sa globalité très agréable et facile à lire, c'est un vrai moment popcorn addictif, mais on ne brille plus vraiment. Si cela devait conclure la saga Goldberg, ça m'irait très bien.