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A review by apanneton
The Undying by Anne Boyer
J'ai terminé l'année avec celui-ci, en m'essoufflant à le lire vite, imprudemment, des séances de lecture où je cornais les pages les unes après les autres. Quelques jours plus tard, je me dis que c'est ce que la fin de 2024 appelait : un livre qui prend de l'espace, qui déploie tout ce que le langage a à donner, qui n'a pas peur de toucher aux choses fragiles & compliquées, qui prend le risque d'être mal compris.
J'ai de la misère à décrire ce récit, qui revient sur le cancer de Boyer mais qui est surtout un véhicule pour sa colère incandescente & ses réflexions, ses idées d'une clarté dure & viscérale sur ce qui lui est arrivé. J'ai lu d'autres reviews ici, dont celui d'une personne qui écrit : this woman overthinks what happened to her. Peut-être. Mais je me dis aussi que si moi j'avais un cancer, si moi il m'arrivait un malheur absurde & dévastateur, sûr que je passerais mon temps à trop y penser. Sûr que je serais insupportable, revêche, en crisse après les structures & les systèmes, sûr que je serais trop souvent pessimiste. Sûr que je lirais, comme Boyer, des fictions sur le cancer juste pour le plaisir d'expliquer à quel point tout le monde est à côté de la plaque. Sûr que chacune des indignités du processus me révolteraient; sûr que je me prometterais de les écrire, de les mettre en récit pour que ça n'ait pas servi à rien.
I know it has all been confusing, or at least it was to me, but it's the same confusion as when I am confident that every person who has ever lived knows exactly what I mean when I describe feeling like a snake on the path in the dappled sunshine that turns out, on close inspection, only to be a snake's discarded skin. (p. 279)
J'ai de la misère à décrire ce récit, qui revient sur le cancer de Boyer mais qui est surtout un véhicule pour sa colère incandescente & ses réflexions, ses idées d'une clarté dure & viscérale sur ce qui lui est arrivé. J'ai lu d'autres reviews ici, dont celui d'une personne qui écrit : this woman overthinks what happened to her. Peut-être. Mais je me dis aussi que si moi j'avais un cancer, si moi il m'arrivait un malheur absurde & dévastateur, sûr que je passerais mon temps à trop y penser. Sûr que je serais insupportable, revêche, en crisse après les structures & les systèmes, sûr que je serais trop souvent pessimiste. Sûr que je lirais, comme Boyer, des fictions sur le cancer juste pour le plaisir d'expliquer à quel point tout le monde est à côté de la plaque. Sûr que chacune des indignités du processus me révolteraient; sûr que je me prometterais de les écrire, de les mettre en récit pour que ça n'ait pas servi à rien.
I know it has all been confusing, or at least it was to me, but it's the same confusion as when I am confident that every person who has ever lived knows exactly what I mean when I describe feeling like a snake on the path in the dappled sunshine that turns out, on close inspection, only to be a snake's discarded skin. (p. 279)