Folle, elle décide de se lancer dans la saga des Rougon-Macquart. Et quoi de mieux que pour démarrer cette aventure que de me plonger dans le Ventre de Paris ?

Pourquoi entrer dans cet univers en débutant par ce livre, probablement parce qu’il cristallise ce que j’aime le plus dans la ville de Paris : son paradoxe grossier entre l’opulence de la nourriture, de la richesse, du confort petit bourgeois, et sa tension permanente de basculer dans la crasse, l’horreur, le crime, la révolution. Ce roman marche sur la corde raide tout son long, faisant osciller Florent durant des semaines, le piégeant petit à petit dans l’inévitable prison dorée ou de fer qui l’attend.

Les batailles rangées entre commerçant des Halles étaient un énorme plaisir à lire ; au delà de l’écriture fine et contemplative du trop pleins de nourritures, il y’a un vrai tour de force de Zola pour nous dépeindre des personnages très ancré dans leur réalité, effrayé par l’être et le paraître, les commérages et les dérapages, s’obligeant à l’immobilisme politique total pour garder leur réputation et leur bourse intactes.

Bref j’ai adoré, c’est une énorme bonne surprise pour moi, et je sens que j’ai exploré que la surface de toutes les réflexions intemporelles que Zola instille dans son roman à travers les personnages et les actes. C’est brillant. A découvrir le ventre très vite ou trop plein !