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A review by mightyfrenchbookworm
Même pas morte by Geneviève Rioux
5.0
Un livre qui frappe fort, dès les premières pages. L’agression, on la vit presque avec la victime, ça commence direct et c'est brutal. Ce qui est intéressant, c'est la manière dont l'auteure choisit de raconter l’histoire : la victime est à la 3e personne, comme si elle était un autre, une personne à part, déconnectée d'elle-même, ce qui renforce cette idée de dépersonnalisation après un traumatisme. L’agresseur, lui, est décrit à la 2e personne, comme si l’on se retrouvait directement dans sa peau. Le "tu" et le "toé" qu’il utilise ajoutent une brutalité supplémentaire, une forme d’intimité dégoûtante qui dérange. On se sent un peu impliqué, presque visé, comme si c'était nous l’agresseur.
On suit ensuite la reconstruction de la victime, les effets sur ses proches, l’enquête policière, le système judiciaire… Et là, c’est un autre aspect du livre qui devient important : l’écriture. Parfois, elle est sèche, "dry", limite froide. Et je pense que c’est voulu. Ça correspond à la manière dont la victime, pour survivre, doit se couper de ses émotions. C’est un peu déstabilisant au début, parce qu’on s’attendrait à plus de chaleur, de compassion, mais on se rend vite compte que cette froideur, ce style un peu clinique, c’est justement ce qui montre la distance que la victime doit prendre pour supporter ce qu’elle a vécu.
C’est un peu comme si l’auteure voulait nous montrer que la souffrance, on ne peut pas toujours la décrire avec des mots doux. La violence du crime, la douleur intérieure, ça ne se traduit pas facilement par des phrases pleines d’émotion. Il y a quelque chose de déshumanisant dans la manière dont les victimes sont souvent vues ou traitées dans le système judiciaire, et cette écriture glaciale nous le rappelle constamment.
C’est dérangeant, parfois difficile à lire, mais c’est aussi ce qui le rend marquant. C’est un livre qui te laisse pas indifférent, même si le style peut rendre la lecture un peu plus complexe. Mais au final, il nous force à affronter la réalité, sans fard ni faux-semblants.La finale est décevante mais ..... C'est la vie. La vie est injuste.
On suit ensuite la reconstruction de la victime, les effets sur ses proches, l’enquête policière, le système judiciaire… Et là, c’est un autre aspect du livre qui devient important : l’écriture. Parfois, elle est sèche, "dry", limite froide. Et je pense que c’est voulu. Ça correspond à la manière dont la victime, pour survivre, doit se couper de ses émotions. C’est un peu déstabilisant au début, parce qu’on s’attendrait à plus de chaleur, de compassion, mais on se rend vite compte que cette froideur, ce style un peu clinique, c’est justement ce qui montre la distance que la victime doit prendre pour supporter ce qu’elle a vécu.
C’est un peu comme si l’auteure voulait nous montrer que la souffrance, on ne peut pas toujours la décrire avec des mots doux. La violence du crime, la douleur intérieure, ça ne se traduit pas facilement par des phrases pleines d’émotion. Il y a quelque chose de déshumanisant dans la manière dont les victimes sont souvent vues ou traitées dans le système judiciaire, et cette écriture glaciale nous le rappelle constamment.
C’est dérangeant, parfois difficile à lire, mais c’est aussi ce qui le rend marquant. C’est un livre qui te laisse pas indifférent, même si le style peut rendre la lecture un peu plus complexe. Mais au final, il nous force à affronter la réalité, sans fard ni faux-semblants.