Quand j’ai appris que cette oeuvre figurait au programme, d’ordinaire connu pour sa misogynie, de l’ENS pour 2018, je n’ai pas pu m’empêcher de désirer la lire.

Annie Ernaux livre un récit bouleversant dans lequel se mêlent sa mémoire individuelle et celle collective sous la forme d’un « elle », d’un « on » ou encore d’un « nous » qui traversent les années, depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’en 2006. Cette nouvelle façon d’offrir son autobiographie ouvre de nouvelles perspectives. La plume d’Annie Ernaux est juste, sincère, et nous rappelle que les destins individuels sont irrémédiablement liés à l’histoire, à un contexte sociétal et politique, un milieu de vie. Autrice engagée à gauche, elle n’hésite pas à étaler ses désillusions face à la société de consommation qu’elle voit peu à peu se construire.
Ce livre restera auprès de moi pour quelques temps encore, ne serait-ce que pour la manière dont les thématiques sexuelles, que l’on retrouve au fil de l’oeuvre et par conséquent des années, sont abordées : sans tabou, de manière libérée.

On ne peut s’empêcher d’être pris de nostalgie en tournant la dernière page. Un must read.