Il y a des voix qui résonnent plus fortement que d’autres, surtout quand elles font vibrer des cordes sensibles dans l’orchestre de vos propres vécus et de souvenirs. 

J’ai tout adoré dans Ghosts de Dolly Alderton, tellement fort que j’en ai oublié qu’il pouvait y avoir des défauts. On pourra me reprocher de fermer les yeux sur la simplicité de certains propos ou même de l’histoire ou du développement du personnage principal, mais qu’importe : Nina a réveillé en moi des questionnements et des certitudes qui sont probablement universels à toutes les femmes de la trentaine.

Au delà du simple fait que je pourrais vendre ce livre simplement par « ça va vous parler si vous êtes une meuf en galère de love Life à trente berges », je pourrais surtout dire que ce roman m’a charmé par sa façon de vivre le souvenir, d’idéaliser les détails flous et mal dessiné des bons moments de notre vie, qu’ils soient auprès de nos parents, de nos amis ou de nos amants. La figure du fantôme n’est pas uniquement dans l’acte simple du ghosting, il se reflète dans tous les morceaux de notre quotidien et surtout dans notre mémoire.

Le sujet de la mémoire est omniprésent dans les chapitres, et j’ai particulièrement aimé la façon dont ce sujet se décline par l’art (avec le père de Nina) mais aussi par la nourriture (avec Nina). C’est mon ultime Kryptonite, de parler de la nourriture au delà de son simple aspect culinaire, mais aussi tout ce qu’il conjure en nous : notre histoire, nos souvenirs, notre personnalité, nos faiblesses et nos forces.

Au delà des moments difficiles, le roman a de vrais passages hilarants. Les dialogues sont savoureux, percutants et je me suis surprise à décrocher de mes pages pour pouvoir franchement rigoler des scènes que je lisais - ce qui est assez rare pour moi ! (Je suis plutôt une lectrice chouineuse que rigoleuse, voyez-vous).

Bref, c’était mon premier roman de Dolly Alterton et ça ne sera certainement pas mon dernier, je suis tombée amoureuse de son intelligence, sa pertinence, son humour et sa sensibilité.

**ce service presse m’a été envoyé par l’éditeur via NetGalley en échange d’une review.